Le SBF120 atteint des sommets de partage de profits

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Les entreprises françaises cotées renforcent le partage de la valeur avec leurs salariés. En 2024, les sociétés du SBF120 ont distribué près de 7 milliards d’euros de primes collectives, un niveau inédit. Le baromètre 2025 d’Eres souligne une démocratisation du mécanisme et lance un nouvel indice, EquiProfit, pour mesurer plus équitablement les efforts réalisés.
 

Une prime collective moyenne de 6 000 euros
Jamais les salariés des grandes entreprises françaises n’avaient autant bénéficié du partage du profit. Selon l’édition 2025 du Baromètre Eres, les primes de participation, d’intéressement et d’abondement versées en 2024 ont atteint 6,87 milliards d’euros, soit une hausse de 5,3 % par rapport à 2023. La prime moyenne par salarié frôle désormais les 6 000 euros, et l’enveloppe grimpe à près de 7 000 euros en incluant les dividendes perçus par les actionnaires salariés.
 

La dynamique est portée par un nombre croissant de bénéficiaires : près de 700 000 salariés du SBF120 ont touché une prime collective en 2024, contre 620 000 un an plus tôt. « Les entreprises ont non seulement augmenté l’enveloppe globale, mais surtout élargi l’accès aux dispositifs », analyse Mathieu Chauvin, président du groupe Eres.
 

Derrière ces chiffres record, de fortes disparités demeurent. 17 % des entreprises versent moins de 1 000 euros par salarié, tandis que 13 % dépassent les 10 000 euros. Le record atteint même 22 400 euros par salarié dans certaines sociétés. Depuis trois ans, les primes d’intéressement — pourtant facultatives — surpassent systématiquement les primes de participation, signe d’une volonté accrue des entreprises d’impliquer les salariés dans la performance.
 

EquiProfit, un nouvel outil de mesure
Au-delà des montants bruts, Eres introduit cette année l’indice EquiProfit, conçu pour mieux refléter l’équité du partage du profit. Plutôt que de se limiter aux sommes versées, il compare la part du résultat reversée aux salariés via les primes collectives. Cet indicateur combine deux ratios : primes 2024 / résultat net 2023 et primes 2024 / EBITDA 2023.
 

Les enseignements sont parfois surprenants. Des secteurs traditionnellement moins généreux en valeur absolue se distinguent en proportion. C’est le cas du BTP et de la construction, qui atteint un indice EquiProfit de 16 %, soit le double du secteur arrivé en deuxième position. « Certaines entreprises aux résultats modestes consentent un effort proportionnel bien plus élevé, mais jusqu’ici peu visible », souligne Mathieu Chauvin.
La méthodologie repose sur les données publiques des documents financiers (rapports annuels, communiqués, assemblées générales) et sur des informations issues des organisations syndicales. Au total, 72 entreprises du SBF120 ont été passées au crible.
 

Derrière l’effet de communication, l’indice EquiProfit pourrait devenir une référence utile pour comparer de façon plus transparente les pratiques de partage de la valeur. Il met en lumière un mouvement de fond : la montée en puissance des dispositifs d’épargne salariale comme outil de cohésion et de fidélisation dans un contexte de tensions sociales et de débat récurrent sur la juste répartition des profits.
 

Source : Baromètre du Partage du Profit – Eres